Le mandataire du contrat administratif (mandat) commande une rénovation, en dépassant le montant de la compétence et sans consulter le mandant, et celle-ci est ensuite mal exécutée par l'artisan. Le mandant a-t-il droit à des dommages-intérêts contre le mandataire ?
14 mars 2025
Droit des contrats
Oui, le mandant peut avoir droit à des dommages-intérêts contre la mandataire. Selon les considérations pertinentes, les bases légales et réflexions suivantes s’appliquent :
1. Violation de contrat et exécution contrariante aux instructions : La mandataire est tenue de suivre les instructions du mandant et ne peut s’en écarter que si l’obtention d'une autorisation n'est pas possible et qu'il est supposé que le mandant aurait donné l'autorisation en connaissance de cause (art. 397 al. 1 CO). Si la mandataire déroge aux instructions du mandant à son détriment sans que ces conditions soient remplies, le mandat n’est exécuté correctement que si la mandataire assume le préjudice en résultant (art. 397 al. 2 CO; gerichte-zh.ch/themen/auftrag/rechte-und-pflichten.html 2, 4). 2. Responsabilité pour négligence : La mandataire est responsable envers le mandant de l’exécution fidèle et diligente de la tâche qui lui a été confiée (art. 398 al. 2 CO). Cette norme de responsabilité est comparable à celle de l’employé dans une relation de travail, bien qu'une plus grande diligence soit attendue d'un professionnel (art. 398 al. 1 CO; gerichte-zh.ch/themen/auftrag/rechte-und-pflichten.html 3). 3. Obligation d’indemnisation :
Selon l'article 97 al. 1 CO, le débiteur est tenu de réparer le dommage résultant de l'exécution incorrecte d'une obligation, à moins qu'il ne prouve qu'aucune faute ne lui est imputable. En l'occurrence, la charge de la preuve pour la violation du contrat, le dommage et le lien de causalité incombe au mandant (4A_404/2023; 4A_283/2023).
En résumé, on peut dire que la mandataire a violé ses obligations en commandant la rénovation sans l'accord du mandant, et que l'artisan l’a exécutée de manière défectueuse. La mandataire est responsable du préjudice qui en résulte, pour autant que la violation du contrat soit causale pour ce dommage et qu’aucune preuve d’exonération ne soit fournie. Le mandant a donc potentiellement un droit à des dommages-intérêts contre la mandataire (art. 398 al. 2 CO en relation avec l'art. 97 al. 1 CO; 4A_404/2023; gerichte-zh.ch/themen/auftrag/rechte-und-pflichten.html 2).
Quellen